Depuis quelques jours, un parfum d’agitation flotte sur les boutiques CBD. Pas de communiqué officiel, mais des promos en rafale, des retraits produits discrets, et un sentiment de déjà-vu. Et si le mois de juin s’apprêtait, une fois de plus, à frapper les molécules de synthèse ?
Chez Cannanews, on préfère éviter les conclusions hâtives. Pourtant, en croisant certains signaux récents avec ce que nous savons du passé réglementaire, une hypothèse commence à prendre forme : et si une nouvelle vague d’interdictions se préparait, dans la continuité des précédentes ? Voici pourquoi cette idée n’est pas si farfelue.
Juin : le mois préféré de l’ANSM pour interdire ?
L’an dernier, à la même période, l’ANSM avait tranché dans le vif. En juin 2024, plusieurs molécules de synthèse largement utilisées pour l’infusion de fleurs et résines avaient été tout bonnement interdites. Parmi elles : le H4CBD, le THCP, ou encore le THCB, désormais classés comme stupéfiants ou considérés comme présentant des risques sanitaires. Un coup dur pour de nombreuses marques, et un virage réglementaire dont les effets se font encore sentir aujourd’hui.
Un an plus tôt, c’était le HHC qui se retrouvait dans le collimateur de l’ANSM. Ce cannabinoïde semi-synthétique, pourtant très populaire à l’époque, avait été classé comme stupéfiant en juin 2023, après une rapide montée en puissance sur le marché… et dans les médias.
Autrement dit, deux années de suite, le mois de juin a été marqué par des décisions de l’ANSM sur les molécules de synthèse. Coïncidence ? Peut-être. Mais les pros du secteur ont de quoi rester sur leurs gardes.
Cela dit, inutile de sonner l’alerte générale. À ce stade, aucune nouvelle mesure n’a été annoncée, et il est encore tout à fait légal de se procurer les produits concernés. Mais l’expérience montre que les décisions peuvent tomber vite, parfois du jour au lendemain.
Alors, sans céder à la panique, disons que ceux qui souhaitent sécuriser leurs habitudes ont peut-être tout intérêt à anticiper un peu. Après tout, profiter d’un bon plan tout en restant prudent n’a jamais fait de mal à personne.
Une image en chute libre : l’effet “pète ton crâne”
Autre élément qui n’aide pas : la couverture médiatique. Ces derniers mois, les produits infusés aux cannabinoïdes synthétiques ont vu leur image se détériorer dans l’espace public. Dernier exemple en date : la fameuse molécule surnommée “pète ton crâne”. Derrière ce sobriquet peu rassurant, un cannabinoïde de synthèse aux effets ultra-puissants, qui a fait parler de lui après plusieurs cas de malaises, notamment chez des adolescents.
Même si ce produit n’est pas proposé par les shops spécialisés sérieux, son existence suffit à entretenir la confusion et à alimenter la méfiance autour de toutes les molécules synthétiques ; THV+, THV-N10 ou autres.
Autant dire que le terrain est devenu glissant, et que les autorités sanitaires pourraient être tentées de serrer à nouveau la vis, pour couper court aux amalgames et rassurer l’opinion publique.
Des boutiques qui destockent d’un coup…
Ces derniers jours, plusieurs des plus gros sites du marché français du CBD, comme Stormrock High, Okiweed ou encore CBD pas chère ont enclenché des campagnes de déstockage à grande échelle. Les réductions sont massives, les produits concernés bien ciblés, et la fenêtre choisie pour ces opérations semble loin d’être anodine.
Le point commun ? Toutes ces actions se déroulent entre le 2 juin et le 9 juin, une période qui, pour les observateurs attentifs, n’est pas sans rappeler les précédentes décisions réglementaires sur les cannabinoïdes de synthèse. Difficile de croire à une simple coïncidence.
Consommateurs : faut-il acheter maintenant ou attendre ?
Pas de panique, donc. À l’heure où nous écrivons ces lignes, aucune nouvelle interdiction n’a été officiellement annoncée. Mais les signaux que nous avons analysés (précédents de juin, mauvaise presse persistante, vague de déstockages coordonnés) invitent à une certaine vigilance.
Si vous avez l’habitude d’utiliser des produits à base de THV+, THV-N10 ou d’autres cannabinoïdes aujourd’hui controversés, c’est peut-être le bon moment pour anticiper. Surtout si ces produits vous conviennent et que vous souhaitez en profiter avant une éventuelle disparition temporaire (ou définitive) des étals.
En résumé : anticiper sans céder à la panique
On ne vous dit pas de remplir un bunker de fleurs infusées. On vous dit juste que l’histoire a tendance à bégayer, surtout en matière de régulation du CBD. Si vous aimez ce type de produit, mieux vaut en profiter maintenant que de regretter plus tard de ne pas avoir saisi l’occasion.
Et puis entre nous, -70 % sur vos fleurs et résines favorites, ce n’est pas le genre d’offre qu’on voit tous les jours. Autant joindre l’utile à l’agréable, non ?
Interactions du lecteur